Destination Europe Summit : quels défis pour le tourisme en Europe ?

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Lors du Destination Europe Summit, experts et décideurs ont fait le point sur l’état du tourisme en Europe. Si la reprise est là et l’optimisme, de rigueur, les attentes des professionnels sont fortes en matière de connexions et de simplification de visas.

La première édition du Destination Europe Summit qui s’est tenu récemment à Bruxelles a rassemblé tous les acteurs du secteur du tourisme. À l’approche de la saison estivale, des députés européens, des représentants de cette industrie et le commissaire européen en charge du Marché intérieur et du Tourisme, Thierry Breton, ont évoqué les enjeux du développement touristique sur le continent entre reprise post-pandémique, exigence de durabilité et attente de nouvelles connexions et mesures de facilitation.

Le continent conserve son rang de leader en termes de fréquentation touristique, malgré trois années de crises, dont une pandémie et, plus récemment, la guerre en Ukraine. “Nous sommes la première destination touristique mondiale,” a confirmé Thierry Breton. “Mais il est évident que cette guerre est en train de changer de nombreuses choses,” reconnaît-il avant d’ajouter : “Quand Vladimir Poutine a décidé de lancer cette terrible agression contre l’Ukraine, nous devions réagir et nous l’avons fait.”

La plus forte saison estivale depuis la pandémie

Alors que l’Europe entame sa saison estivale la plus chargée depuis la pandémie, de nombreuses discussions ont porté sur comment rendre le secteur plus résilient à l’avenir. Parmi les attentes des professionnels, améliorer les connexions, remédier aux pénuries de main-d’œuvre et accélérer la mise en œuvre des nouveaux systèmes numériques de visa de l’UE pour simplifier les voyages.

“Nous devons être conscients que les pays du monde entier investissent beaucoup d’argent dans les infrastructures et simplifient les procédures d’obtention de visas,” a fait remarquer Jorge Casal, vice-président pour les nouveaux marchés et les affaires publiques de Global Blue. “Il est évident que plus les procédures sont faciles et fluides, mieux c’est,” a-t-il poursuivi. “Mais pour que le secteur du tourisme se rétablisse pleinement, ces mesures doivent être mises en place le plus vite possible,” a-t-il averti.

Luís Araújo, ancien président de l’autorité portugaise du tourisme, Turismo de Portugal, a renchéri : “Si nous ne nous attaquons pas à des choses liées aux connexions aériennes, à la fluidité de nos expériences et de nos réservations pour l’intégralité des expériences que nous proposons en Europe, alors nous ne serons jamais compétitifs et perdrons du terrain par rapport à d’autres destinations comme l’Amérique, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud.”

“Le trafic entrant en provenance d’Asie n’est pas encore au rendez-vous”

Malgré les vents contraires auxquels est confronté le secteur du voyage, l’optimisme quant à l’avenir ne faiblit pas.

Après une année 2022 exceptionnelle, la demande latente de vacances reste forte, en dépit de l’augmentation des coûts.

“Il est évident qu’il s’agit d’une reprise extraordinaire et nous en sommes tous satisfaits,” a indiqué Glenn Fogel, PDG de Booking.com. “Mais les choses ne sont pas totalement rétablies : le trafic entrant en provenance d’Asie n’est pas encore au rendez-vous,” a-t-il relevé. “Mais l’une des caractéristiques de notre secteur, c’est que tous les jours, il se passe quelque chose quelque part : c’est un problème auquel nous devons faire face et c’est tout simplement la nature de notre activité,” a-t-il estimé.

La prise de conscience durable des voyageurs

Outre la reprise après la pandémie, un autre thème clé a été évoqué : comment relancer le secteur en intégrant le développement durable. Ce à quoi les consommateurs semblent de plus en plus sensibles.

“Nous assistons à une forme de prise de conscience environnementale de la part des voyageurs,” a indiqué Feria Kazemi, responsable des relations avec le secteur du voyage pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique chez Google. “À l’échelle mondiale, ce que nous avons constaté au cours des 12 derniers mois par rapport aux 12 mois précédents, c’est que les recherches sur le web concernant les voyages durables ont augmenté de 36%,” a-t-elle précisé.

L’amélioration du transport ferroviaire international, comme alternative à l’avion, est de plus en plus considérée comme un moyen d’aider les pays à disposer de liaisons plus durables.

“Je pense qu’il y a une opportunité énorme pour les trains de nuit en Europe, en particulier, s’agissant des trajets de 800 à 1500 km,” affirme Björn Bender, président et PDG de Rail Europe. “Ce qui nous donnera accès à une nouvelle manière de voyager à travers le continent,” se félicite-t-il.

Être durable et compétitif, c’est possible selon Thierry Breton

Les experts ont également discuté de l’impact des objectifs verts de l’Union européenne sur leur industrie. Il s’agit de la seule voie à suivre, a rappelé le commissaire Thierry Breton. Nous lui avons demandé si selon lui, il est possible d’atteindre nos objectifs durables tout en restant compétitifs.

“Nous devons y arriver, il n’y a pas d’autres options,” insiste le commissaire européen en charge du Marché intérieur. “Mais il y a aussi le fait que ce n’est pas en restreignant nos déplacements ou notre consommation que nous deviendrons plus verts : c’est grâce à l’innovation, à la technologie, à la science que nous y parviendrons,” assure-t-il.

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