Depuis le 1er juillet Madrid occupe la présidence semestrielle de l’UE. Mais cet exercice européen sera mis entre parenthèses le temps des élections législatives anticipées du 23 juillet qui pourraient déboucher sur une nouvelle majorité.
Dans un peu plus de deux semaines, l’Espagne est appelée aux urnes pour des élections législatives anticipées. Ce scrutin va découper la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne qui a démarré au début du mois.
Les sondages indiquent qu’un changement de majorité pourrait se produire avec l’arrivée de la droite au pouvoir. L’entrée de l’extrême droite au gouvernement apparaît aussi comme un scénario plausible.
Malgré ces projections, la présidente de la Commission européenne n’est pas inquiète pour les travaux européens.
“Quels que soient les résultats des élections, je suis convaincue que le gouvernement espagnol et les institutions seront en mesure d’assurer une présidence efficace et j’ai pleinement confiance dans le profond esprit européen de l’Espagne“, souligne Ursula von der Leyen.
Les vacances d’été et le processus de formation du gouvernement pourraient prendre des mois, voire déboucher sur de nouvelles élections. Toute cette procédure pourrait éloigner l’attention de Madrid de sa présidence européenne pourtant destinée à renforcer le rôle international du pays.
Ce semestre sous direction espagnole sera le dernier complet avant le scrutin européen en juin prochain et de nombreux dossier sont en cours de finalisation. Si l’ambassadeur espagnol présent à Bruxelles et l’ensemble de son équipe en charge de gérer au quotidien cet exercice ont été nommés par le gouvernement actuel, un changement de têtes avant décembre semble peu probable car cela perturberait les travaux initiés par Madrid.
Pour les analystes, le cœur de la présidence espagnole du Conseil de l’Union ne devrait pas être bouleversé même si des changements à la marge sont possibles.
“Il est vrai que les caractéristiques d’un dirigeant ou d’un autre peuvent affecter cette vocation de leadership. Et ces dernières années, nous avons vu qu’il y a eu une volonté expresse de ce leadership, de s’exprimer face à des défis comme la pandémie ou, par exemple, l’invasion russe de l’Ukraine“, constate Raquel García, analyste au Elcano Royal Institute.
“Il reste à voir si la personne qui occupera la présidence du gouvernement après les élections anticipées du 23 juillet voudra maintenir cette volonté de leadership.“
Ce n’est pas la première fois qu’une présidence européenne se voit partagée par un scrutin national. Le président français Emmanuel Macron a été réélu l’année dernière alors que Paris menait les discussions de l’UE.