L’ancien Premier ministre socialiste organise samedi à Créteil (Val-de-Marne), le premier meeting de son mouvement “La Convention”. Bernard Cazeneuve ambitionne de se faire une place entre la Nupes et l’aile gauche du macronisme.
À l’entendre, Bernard Cazeneuve veut devenir le père d’une famille aujourd’hui fracturée. L’ancien Premier ministre le dit lui-même à franceinfo : son mouvement, La Convention, est “un grand orphelinat”, “c’est le mouvement des orphelins de la gauche”. Il assure avoir rassemblé 7 000 adhérents en deux mois et demi. Selon lui, 60% d’entre eux sont des socialistes encartés, déçus de la ligne de la direction du Premier secrétaire du parti Olivier Faure. Les 40% restant sont des radicaux de gauche et des gens de la société civile.
Mais Bernard Cazeneuve affirme que des membres de l’aile gauche de la majorité présidentielle, rassemblés dans Territoires de progrès, s’intéressent de loin à son mouvement. Celui qui poursuit sa carrière d’avocat, rêve de les voir intégrer son mouvement. Selon lui, une vingtaine de parlementaires du centre-gauche ont prévu de venir l’écouter à Créteil (Val-de-Marne) samedi 10 juin.
Objectif : rassembler une gauche anti-Nupes
L’ancien Premier ministre de François Hollande veut “tourner la page des divisions”. Pourtant, Olivier Faure – défenseur de la Nupes – n’est pas invité, “pour ne pas créer la confusion” explique Bernard Cazeneuve à franceinfo. En revanche, il déroulera le tapis rouge aux ennemis du patron du Parti socialiste (PS). Ceux qui partagent avec lui, une aversion pour la Nupes et surtout pour Jean-Luc Mélenchon. À savoir, les figures de Refondations, le courant de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et Premier secrétaire délégué du PS.
L’ex-président de la République François Hollande et le maire du Mans Stéphane Le Foll seront également dans la salle. Eux non plus ne portent pas vraiment dans leur cœur le chef des socialistes. “Ce truc est une impasse totale”, tacle un proche d’Olivier Faure. Il déplore “une gauche qui tape en permanence sur la gauche”. Un mouvement isolé, selon lui. “Bernard Cazeneuve voudrait gouverner demain, mais à gauche, personne ne vient parler avec lui.”
Candidat à la présidentielle en 2027 ?
L’ancien Premier ministre voit déjà loin. Première étape : les élections européennes en juin 2024. Bernard Cazeneuve compte peser sur cette prochaine échéance, faire pression pour une liste unique du PS. Si le Parti socialiste s’allie à La France insoumise, il y aura une liste socialiste dissidente, prévient son entourage.
La suite ? La présidentielle en 2027. Bernard Cazeneuve assure qu’il “n’a aucune ambition personnelle” mais cultive, comme Jean-Luc Mélenchon finalement, une forme d’ambiguïté. Il n’est pas question pour lui de “détruire d’autres hypothèses” que la sienne avec “des propos malveillants”, mais “s’il le faut, dit-il, je ne me déroberai pas”.
Source : France Info