Les dirigeants européens ont échoué, jeudi 26 octobre, à convaincre le Premier ministre kosovar Albin Kurti et le président serbe Aleksandar Vucic de trouver un accord pour apaiser les tensions entre leurs États voisins, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Les deux leaders ont eu des discussions séparées avec des responsables européens, notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, en marge d’un sommet de l’UE à Bruxelles.
Une proposition a été mise sur la table à propos de la création d’une association des municipalités serbes dans le nord du Kosovo, réclamée par Belgrade. La partie kosovare exige, avant toute négociation, la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo par la Serbie.
“Impasse”
“Malheureusement, les parties n’étaient pas prêtes à s’entendre”, a regretté Josep Borrell, expliquant que les “conditions posées par chaque partie étaient inacceptables pour l’autre”. “Nous sommes très préoccupés par l’impasse dans le processus de normalisation entre le Kosovo et la Serbie”, a encore commenté le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.
Serbes et Kosovars se sont rejeté la responsabilité de l’échec des négociations. “Malgré l’offre généreuse du Premier ministre Kurti, le président serbe Vucic a refusé de signer un accord avec le Kosovo”, ont indiqué les services du dirigeant kosovar. “Je suis prêt à signer tout ce que vous voulez, sauf la présence du Kosovo à l’ONU et la question de l’indépendance du Kosovo”, a quant à lui déclaré Aleksandar Vucic.
Depuis la guerre, qui a pris fin en 1999 avec des bombardements de l’Otan, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise. La Serbie refuse de reconnaître l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, dont les 1,8 million d’habitants, très majoritairement d’origine albanaise, comptent une communauté serbe d’environ 120 000 personnes, qui vit essentiellement dans le nord du Kosovo.
Bruxelles, qui dirige les difficiles négociations entre les parties depuis 2011, a annoncé en mars que les deux camps avaient accepté un plan visant à normaliser leurs relations, mais aucun progrès n’a été enregistré depuis.
Après un été relativement calme, les tensions sont montées très haut fin septembre, lorsqu’un policier kosovar a été tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo. La découverte d’un arsenal de guerre a ajouté à la colère de Pristina – qui accuse ouvertement la Serbie d’avoir été derrière cette attaque. Une enquête est en cours.