L’assaillant Mohammed Mogouchkov est entendu par les policiers depuis 11 heures ce vendredi 13 octobre. Celui qui a poignardé un enseignant dans un établissement scolaire d’Arras n’avait aucun casier judiciaire, mais il était suivi « depuis la fin du mois de juillet », selon Gérald Darmanin, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), grâce à des écoutes et des mesures de surveillance physique.
« Cet élève et même la fratrie avaient fait l’objet depuis plusieurs années de signalements de la part des enseignants » du lycée à Arras, a déclaré dimanche sur TF1 le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal.
Sa mère, sa sœur, un oncle, et deux de ses frères sont également en gardes à vue. Un entourage qui semble donc être au cœur de l’affaire. « Le père et le frère de Mohammed Mogouchkov ont eu une influence déterminante, semble-t-il, dans le passage à l’acte », c’est ce qu’a indiqué récemment une source policière proche de l’enquête. Le père est fiché S et a été expulsé de France en 2018 ; il serait probablement en Géorgie, d’après la police. Son frère aîné, par contre, est lui bel et bien en garde à vue : un individu condamné à cinq ans de prison pour, notamment, apologie du terrorisme.
Une autre personne est entendue par les enquêteurs : Maxime C., un prisonnier radicalisé, qui a, selon une source proche de l’enquête, un « profil vraiment inquiétant » et une « certaine influence auprès de ses codétenus ».
Pas de faille des services de renseignements
Deux gardes à vue ont cependant été levées : celle de deux Biélorusses, interrogés depuis vendredi. Ils n’ont finalement « rien à voir avec l’enquête ». Pour le reste des proches de l’assaillant, qui sont toujours entendus, aucune autre information n’a été communiquée pour l’instant.
Il n’y a « pas eu de faille des services de renseignements », a affirmé Gérald Darmanin. « Rien dans les éléments qu’on avait pu obtenir ne permettait de prédire que cet individu […] pouvait passer à l’acte », a renchéri Elisabeth Borne dans La Tribune Dimanche. Mohammed Mogouchkov a été contrôlé jeudi, la veille des faits, sans « qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée ».
Aucune contestation tolérée à l’occasion des temps d’hommages
Une minute de silence est organisée lundi 16 octobre à 14 heures dans tous les établissements scolaires en hommage au professeur Dominique Bernard.
Le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, invité du 20h de TF1 ce dimanche soir, a prévenu qu’il n’y aurait aucune tolérance pour tous ceux qui ne respecteraient pas cet hommage : « On a vu par le passé, notamment après Charlie Hebdo ou l’assassinat de Samuel Paty, qu’il y avait eu des contestations, des provocations pendant ces moments de recueillements. Ce qui est en jeu, c’est le souvenir de Dominique Bernard et de Samuel Paty et c’est aussi l’autorité de l’école et de la République. »
Le ministre de l’Éducation a rappelé qu’il ne tolèrerait aucune contestation, ni aucune provocation à l’occasion de ces temps d’hommages : « Je rappelle que ces contestations avaient été minoritaires quand elles avaient eu lieu mais très concrètement il y aura un signalement nominatif de toute contestation à l’occasion de ces moments de recueillements qui donnera lieu à des sanctions disciplinaires et à toute saisine systématique du procureur de la République pour engager des poursuites. »
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