Francfort, Bruxelles (5/5 – 50)
Suite à la décision de la Cour suprême grecque publiée le 2 mai, un total de 36 partis et coalitions de partis se présenteront aux élections grecques du 21 mai.
Sur les 50 partis, coalitions et candidats indépendants qui avaient déposé leur candidature, la Cour suprême a rejeté 14 partis, dont le “Parti national – Hellènes”, fondé par le néo-nazi emprisonné Ilias Kasidiaris.
M. Kasidiaris, 42 ans, a fondé le parti après avoir été condamné à 13 ans de prison en 2020. Il a été condamné en tant que membre dirigeant d’un parti d’extrême droite, l’Aube dorée, qui a été accusé de multiples attaques contre des migrants et des militants politiques de gauche.Le parti a été fondé en tant que groupe néo-nazi dans les années 1980, mais a ensuite prétendu représenter une idéologie nationaliste plus large.
Les responsables du parti ont promis de se battre contre l’interdiction devant les tribunaux européens. Les sondages d’opinion réalisés ces dernières semaines suggèrent que le parti aurait obtenu des résultats suffisants lors des élections pour être représenté au parlement, avec un soutien de 4 % des électeurs.
La Cour suprême de Grèce a interdit au parti de participer aux prochaines élections générales du pays sur la base d’amendements juridiques approuvés par les législateurs en février. Ces amendements disqualifient les partis dirigés par des hommes politiques condamnés pour des délits graves ou qui ne serviraient pas “le libre fonctionnement de la constitution démocratique (de la Grèce)”.
En raison de ces nouvelles conditions, Kasidiaris, emprisonné, et son parti ne sont pas autorisés à participer aux élections du 21 mai. La décision de la Cour suprême (9 contre 1) de confirmer l’action du Parlement pourrait avoir une incidence sur le résultat des élections, car le parti vainqueur aurait probablement plus de facilité à former un nouveau gouvernement avec moins de partis représentés au sein du corps législatif national.
Le 22 avril, la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou avait approuvé la demande du premier ministre Kyriakos Mitsotakis de dissoudre le parlement le 23 avril. Le parlement a été officiellement dissous le lendemain, ouvrant la voie à des élections nationales le 21 mai.
Mitsotakis, dont le mandat s’achève en juillet, a annoncé en mars de nouvelles élections pour le 21 mai et a appelé les électeurs à se tourner vers d’autres pays pris dans un cycle d’élections qui n’ont pas donné de vainqueur clair et qui les ont laissés sans gouvernement.
Cet homme de 55 ans a suivi les traces de son défunt père, l’ancien premier ministre Constantine Mitsotakis, et il est resté populaire pendant son mandat. Toutefois, le gouvernement de Mitsotakis a récemment fait l’objet de pressions en raison de sa gestion d’un accident de train mortel. Confronté à des problèmes tels qu’une inflation et des prix alimentaires élevés, un scandale d’écoutes téléphoniques et d’autres questions, son parti est loin d’être assuré de remporter les élections.
Mitsotakis brigue un second mandat. Le parti conservateur de Mitsotakis, Nouvelle Démocratie (ND), sera opposé à son principal adversaire, le parti de gauche Syriza, qui a dirigé le gouvernement de 2015 à 2019, sous la houlette de l’ancien Premier ministre Alexis Tsipras.
Le vote se déroulera dans le cadre d’un nouveau système de représentation proportionnelle au sein du Parlement hellénique, qui compte 300 sièges, ce qui compliquera la tâche des partis qui souhaitent obtenir une majorité et rendra probable la tenue de deux tours de scrutin. Pour la première fois, les Grecs vivant à l’étranger pourront exercer leur droit de vote dans leur lieu de résidence, à condition qu’ils remplissent les critères définis dans la législation pertinente.