Après 18 heures de paralysie à l’aéroport d’Hambourg, la prise d’otage sur le tarmac a pris fin dimanche 5 novembre sans heurts. La police allemande a annoncé avoir interpellé l’homme qui y retenait sa fille de quatre ans dans une voiture depuis samedi soir.
“La prise d’otage est terminée, l’homme a quitté la voiture avec sa fille et a été interpellé sans résistance par les forces de l’ordre”, a indiqué la police locale sur X (ex-Twitter), en précisant que l’enfant “semble en bonne santé”.
Cette prise d’otage avait débuté samedi soir vers 20 h locale (19 h GMT). Le père de famille de 35 ans a fait irruption en voiture sur la piste de l’aéroport, en fonçant sur une barrière, tirant deux fois en l’air et jetant deux bouteilles en feu, “un genre de cocktail molotov”, hors de l’habitacle, selon la police.
L’homme a ensuite retenu pendant environ 18 heures sa fille de quatre ans dans une voiture garée au pied d’un avion de ligne de la compagnie Turkish Airlines, dont tous les passagers ont été évacués. Il voulait tenter de partir en Turquie avec sa fille, qu’il avait préalablement enlevée au domicile de sa femme.
La police allemande a mené toute la nuit et une partie de la journée de dimanche de longues négociations pour convaincre le père de famille, soupçonné de détenir des explosifs, de se rendre.
Le trafic aérien de l’aéroport de Hambourg a été suspendu samedi soir et devait le rester dimanche jusqu’à nouvel ordre.
La police avait mobilisé sur place des psychologues et des équipes de négociateurs, en plus d’unités d’intervention.
Controverse sur la sécurité
Cette prise d’otage a provoqué un début de polémique sur les conditions de sécurité autour de l’aéroport de Hambourg, beaucoup se demandant comment un homme avait pu aussi facilement pénétrer, en voiture, sur le tarmac.
En juillet, des militants écologistes avaient déjà bloqué le trafic sur ce même aéroport pendant plusieurs heures en y pénétrant à vélo pour une action de protestation contre la pollution des avions.
“Comment est-il possible qu’un père de famille à bord de son Audi puisse tout simplement enfoncer une barrière et avoir accès ensuite à une zone de haute sécurité ? Comment est-il possible que des activistes de la défense du climat aient pu ces derniers mois couper les grillages entourant les aéroports de Hambourg, Berlin ou Düsseldorf ?”, s’est interrogé un des experts renommés en Allemagne du trafic aérien, Heinrich Grosbongardt, dans le magazine Der Spiegel.
Un des responsables du syndicat de policiers allemands, Heiko Teggatz, a jugé de son côté “difficilement compréhensible que les marchés de Noël soient protégés par des blocs de béton mais que les aéroports, pourtant zones à haut risque de sécurité, soient sécurisés avec dilettantisme”.