Budapest a répété lors de la réunion lundi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l’UE, que Kyiv n’était pas prête pour faire progresser sa candidature. La Hongrie s’oppose aussi au déboursement d’une enveloppe de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine.
Le comportement de la Hongrie irrite de plus en plus ses partenaires de l’UE. Budapest renâcle à ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine.
Lors de la réunion lundi à Bruxelles des 27 ministres des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie hongroise a répété son opposition provoquant la colère des ses homologues.
“La seule façon dont je peux interpréter la position hongroise, pas seulement sur l’Ukraine mais sur beaucoup d’autres questions, c’est qu’ils sont contre l’Europe et tout ce que l’Europe représente“, lance le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union se retrouveront jeudi à Bruxelles pour un sommet afin d’évoquer les éventuelles adhésions à venir. Les dirigeants discuteront aussi d’une enveloppe de 50 milliards d’euros pour aider Kyiv. Dans les deux cas, la Hongrie refuse de donner son feu vert.
Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, lui aussi présent lundi à Bruxelles, les enjeux sont importants pour les deux parties.
“Je ne peux même pas imaginer, je ne peux pas parler des conséquences dévastatrices qui se produiront si le Conseil ne prend pas cette décision. Non seulement en ce qui concerne l’Ukraine, mais dans un sens plus large, la question de l’élargissement dans son ensemble“, assure le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba.
Mais la Hongrie compte maintenir son veto. Budapest estime que l’Ukraine n’est pas prête pour les négociations d’adhésion à l’UE et accuse la Commission européenne de se tromper dans son évaluation.
“La situation actuelle n’est pas bonne, la situation n’est pas prête pour que l’Union européenne entame des négociations d’adhésion. Il ne s’agit pas d’une position tactique de notre part, mais d’une position fondée“, affirme le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó.
Les autorités ukrainiennes estiment qu’elles remplissent en un temps record les critères fixés par l’UE en matière de lutte contre la corruption et dans ses réformes judiciaires, dans le but de faire avancer sa candidature.