Le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, assure que les mesures prises par les Etats-Unis et l’UE affaiblissent l’économie russe et réduisent ses possibilités de développement.
Les sanctions contre la Russie fonctionnent. Le Trésor américain assure que les mesures prises par les alliés de l’Ukraine affaiblissent le rouble et que les Russes quittent leur pays. Toutefois, le scepticisme à l’égard des sanctions semble progresser des deux côtés de l’Atlantique et le soutien en faveur de Kyiv connait aussi des difficultés.
Euronews a interrogé le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, sur les dernières données des Etats-Unis sur l’impact de ces mesures.
Les sanctions contre la Russie fonctionnent-elles ?
Wally Adeyemo :
L’économie russe est plus petite. La Russie compte aujourd’hui moins d’habitants et son économie est moins flexible. La Russie est aujourd’hui une économie de guerre. Elle essaie de produire autant d’armes que possible. Elle ne produit plus de produits qui renforceront son économie à long terme. Elle dépense les réserves qu’elle a accumulées au fil des ans pour acheter des choses telles que des chars d’assaut (…) Il faut l’admettre nos économies ont souffert de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, (mais) nos économies ont été bien plus fortes que celle de la Russie et, grâce à notre alliance, nous avons la capacité d’investir dans l’avenir pour faire en sorte que nos concitoyens aient des opportunités que, franchement, la plupart des Russes n’auront jamais à cause des actions de Vladimir Poutine.
Euronews :
Comment faire pour lutter contre le contournement des sanctions par certains pays ?
Wally Adeyemo :
Le contournement est un défi. L’une des façons dont nous savons que nos sanctions fonctionnent est que le Kremlin a ordonné à ses services de renseignement de concevoir des moyens pour essayer de les contourner. Ce que nous avons fait, en étroite collaboration avec l’Union européenne, c’est concevoir un moyen de dénoncer ce contournement à l’aide de nos sanctions et de nos contrôles des exportations. Nous avons également organisé des missions conjointes entre les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, et nous nous sommes rendus dans les pays où nous constatons des contournements. Nous leur disons très clairement qu’ils ont le choix. Ils peuvent continuer à faire des affaires avec la Russie, une économie de petite taille et de plus en plus petite à l’échelle mondiale, ou ils peuvent faire des affaires avec nous.
Euronews :
L’UE et les Etats-Unis peinent, chacun de leur côté, à s’entendre sur une aide financière à l’Ukraine. Une solution est-elle possible prochainement ?
Wally Adeyemo :
Tout comme dans notre pays, il faut du temps pour examiner ces paquets. Il en va de même en Europe. Il faut des débats. Mais en fin de compte, nous sommes alignés sur une perspective de valeurs et nous nous engageons à continuer à soutenir les Européens qui nous aident à défendre l’Ukraine et à lui fournir les ressources dont elle a besoin.