► L’armée israélienne a « étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement », a déclaré lundi 30 octobre Benjamin Netanyahu, selon qui la « troisième phase » de l’opération militaire a débuté. Déployée sur trois fronts, l’armée israélienne a affirmé ce mardi avoir mené des frappes aériennes au Liban visant le Hezbollah, allié du Hamas.
► Depuis vendredi soir, les opérations au sol et les frappes israéliennes se sont intensifiées, avec pour objectif « d’anéantir » le mouvement islamiste palestinien. Benyamin Netanyahu a exclu tout cessez-le-feu dans la guerre dans la bande de Gaza, qui serait selon lui « une reddition face au Hamas ».
► Ces opérations mettent à très rude épreuve les 2,4 millions d’habitants de Gaza, soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » les privant d’eau, de nourriture et d’électricité. Seuls 117 camions d’aide sont arrivés depuis le 21 octobre, selon le dernier décompte de l’ONU lundi matin, quand il en faudrait 100 par jour.
► Depuis le 7 octobre, 1 400 Israéliens ont été tués. 8 306 Palestiniens sont morts à Gaza, « dont la moitié sont des enfants », et plus de 21 000 blessés, indique le ministère de la Santé sur place, contrôlé par le Hamas.
8h20 : Ce mardi matin, des Gazaouis sont à la recherche de survivants sous les décombres des infrastructures détruites
7h25 : Un document du ministère du renseignement israélien recommande le déplacement forcé de l’ensemble des Gazaouis vers l’Egypte
Depuis hier, la presse israélienne évoque une recommandation faite au gouvernement israélien par le ministère du renseignement israélien de transférer toute la population de Gaza vers l’Egypte. Il s’agit d’un document d’une dizaine de pages, daté du 13 octobre dernier, explique notre correspondant permanent à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Ce n’est pas un document classifié, mais il s’agit davantage d’une recommandation qui pose cette question : Quel avenir pour la population de Gaza ?
Trois plans sont présentés. Ce même document affirme une préférence pour l’un d’entre eux : celui qui préconise de déplacer de force les 2,4 millions de Gazaouis vers l’Egypte, dans la région du Sinaï. Un tel déplacement de force constituerait un crime de guerre. À ce stade, rien n’indique que le gouvernement israélien examine sérieusement cette option, car malgré son nom, le ministère du renseignement à l’origine de ce document n’est pas responsable des agences de renseignement israéliennes. Il s’agit davantage d’un organe chargé de mener des études et de faire des recommandations aux autorités.
Toutefois, les auteurs du document jugent cette alternative comme étant la plus « désirable » pour la sécurité d’Israël. Comme présenté par le magazine d’information +972, le texte propose de déplacer la population civile de Gaza dans des villes de tentes au nord du Sinaï puis d’établir dans le futur des villes permanentes pour ensuite créer une « zone stérile de plusieurs kilomètres au sein de l’Egypte, et empêcher le retour de cette population à leurs résidences et activités près de la frontière avec Israël ». Le rapport n’indique pas ce que deviendrait Gaza une fois que sa population est déplacée. Le ministère des Affaires étrangères égyptien n’a pour l’heure pas réagi à ce document, ajoute ABC News.
7h15 : Mort d’un commandant du Hamas, d’après l’armée israélienne
L’armée et le renseignement intérieur israélien déclarent sur Telegram ce mardi matin avoir tué lundi 30 septembre Nissim Abu Ajina dans un raid aérien. Selon l’armée, l’hommes est le commandant du bataillon Beit Lahia de la division nord du Hamas, celui « qui a dirigé les attaques meurtrières du Hamas le 7 octobre contre le kibboutz Erez et le moshav Netiv Hathara ». « Par le passé, Nissim Abu Ajina dirigeait l’armée de l’air du Hamas et a pris part au développement des capacités de drones et de parapente de l’organisation terroriste », a ajouté l’armée israélienne ce mardi matin.
6h32 : Reportage international – Les tunnels du Hamas, une base militaire souterraine de grande envergure
Dans ses opérations terrestres, l’armée israélienne vise en particulier le réseau souterrain du Hamas, une vraie ville sous la ville, un labyrinthe de tunnels quasi impénétrables. Ce sont des réseaux complémentaires qui sont utilisés et intégrés dans les stratégies des groupes terroristes depuis longtemps.
Pour comprendre davantage les enjeux autour de ces tunnels, nos envoyés spéciaux Clea Broadhurst et Boris Vichith ont pu s’entretenir avec Daphné Richemond-Barak, spécialiste des conflits en milieu urbain, professeure à l’Institut international du contre-terrorisme à l’université Reichman à Tel-Aviv.
6h21 : 31 journalistes tués depuis le début du conflit
Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) a annoncé lundi que 31 journalistes ont été tués dans la guerre entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre. Plus précisément, 26 d’entre eux étaient Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais, selon l’organisme américain. Huit journalistes sont blessés et neuf sont portés disparus ou détenus. Selon le CPJ, il s’agit du conflit le plus meurtrier pour les reporters sur le terrain depuis que le CPJ a débuté son activité en 1992.
Le 29 octobre, une tribune intitulée « Protéger les journalistes et assurer leur libre accès à Gaza est plus que jamais un devoir » a été signée par près de 100 journalistes en France pour demander la protection des journalistes sur le terrain, ainsi que le respect du droit à l’information et l’ouverture de la Bande de Gaza à la presse.
6h10 : Encore beaucoup d’interrogations autour de la libération de la soldate israélienne, Ori Megidish
Il existe toujours beaucoup de questions autour des circonstances de la libération, dans la nuit de dimanche à lundi, d’une jeune militaire capturée par le Hamas le 7 octobre. Ori Megidish a reçu des instructions de ne pas parler avec les journalistes, ni même avec sa propre famille, des conditions de sa captivité, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Mais elle aurait fourni des informations utiles aux responsables militaires israéliens. Ce que l’on sait, c’est que l’opération de sa libération a été menée par plusieurs unités commando de l’armée et de la police. Sa préparation a duré plusieurs jours. Des renseignements auraient été obtenus notamment par l’interrogatoire de membres du Hamas faits prisonniers par Israël. L’on indique encore qu’Ori Maguidish est en bonne santé.
Par ailleurs, le bureau du Premier ministre israélien qualifie de « guerre psychologique cruelle » le clip vidéo publié sur les réseaux sociaux par le Hamas, où l’on peut voir trois des otages israéliens qui plaident pour leur libération. Les médias en Israël n’ont pas diffusé cette vidéo.
Autre point : le chef du Mossad, le service de renseignement, s’est rendu personnellement au Qatar ce weekend pour négocier la libération des 238 otages toujours retenus à Gaza. L’Iran propose de son côté une médiation pour libérer des otages ne possédant pas la nationalité israélienne, notamment des travailleurs thaïlandais. Ce matin, Israël laisse entendre qu’il ne rejette pas le principe d’allègements à Gaza sous forme d’aide humanitaire pour obtenir la libération de tous les otages.
6h05 : « Les troupes israéliennes se trouvent dans différentes parties du nord de la bande de Gaza »
Le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, a confirmé ce mardi matin que « les troupes israéliennes se trouvent dans différentes parties du nord de la bande de Gaza ». « Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers », a-t-il précisé, ajoutant comprendre que « la situation (humanitaire) est difficile mais ce n’est pas de notre fait ». Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a réaffirmé qu’Israël « n’acceptera pas une cessation des hostilités ». L’armée israélienne assure aussi avoir frappé 600 objectifs dans la bande de Gaza ces dernières 24 heures, dont 300 durant la nuit.
5h48 : Reportage – Dans les kibboutz voisins de Gaza, les Israéliens s’interrogent toujours sur l’attaque du 7 octobre
La barrière de sécurité qui sépare la bande de Gaza du territoire de l’État hébreu était présentée comme infranchissable. Un mur de fer et d’acier qui s’étend sur terre, sous terre et dans la mer. Dans les kibboutz voisins de Gaza, les groupes d’autodéfense israéliens, chargés de la protection de la région, tentent toujours de comprendre comment un tel drame a pu se produire. « Pourquoi l’armée israélienne ne s’est jamais préparée à une telle attaque ? Et pourquoi nous n’avons reçu aucune mise en garde préalable ? », s’interroge Raphi Babiyan, responsable de la sécurité.
5h42 : Le chef de la diplomatie thaïlandaise au Qatar et en Égypte pour parler des otages thaïlandais à Gaza
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères entame ce mardi un déplacement au Qatar et en Égypte pour discuter du sort des 22 Thaïlandais retenus en otage à Gaza par le Hamas, parmi les plus de 230 otages selon les derniers chiffres israéliens. Le Premier ministre Srettha Thavisin a déclaré ce lundi que son gouvernement travaillait d’arrache-pied pour permettre aux citoyens thaïlandais de rentrer chez eux.
Il a donc envoyé son chef de la diplomatie, Parnpree Bahiddha-Nukara, rencontrer le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères du Qatar mardi, avant de s’entretenir avec son homologue égyptien mercredi. Environ 30 000 Thaïlandais travaillaient en Israël, souvent dans le secteur agricole, lorsque le conflit a éclaté. Au moins 32 Thaïlandais ont été tués dans le conflit depuis le 7 octobre et 19 ont été blessés, selon le ministère des Affaires étrangères.
5h21 : Opération de l’armée israélienne à Jénine en Cisjordanie
L’armée israélienne est déployée sur trois fronts. À Gaza : une incursion terrestre et des bombardements sans relâche contre l’enclave palestinienne. À la frontière nord, où des échanges de tirs avec le Hezbollah libanais sont régulièrement enregistrés. Puis en Cisjordanie : Jénine a de nouveau été ciblée par une opération d’envergure, rapporte notre envoyé spécial dans la ville, Sami Boukhelifa. L’armée israélienne affirme y avoir abattu quatre combattants palestiniens ce lundi. En pleine ville, l’armée a une nouvelle fois eu recours à d’importants moyens militaires, notamment un drone kamikaze.
Comme tous les habitants de Jénine, Najat a passé une nuit blanche. « 150 véhicules blindés sont entrés dans la ville de Jénine. Les snipers se sont déployés sur les immeubles tout autour. Ils ont tiré des missiles toute la nuit. Ils bombardent… Ils ont fait la même chose à Tulkarem et à Naplouse. C’est le triangle : Naplouse, Jénine, Tulkarem. »
Trois villes de Cisjordanie ont été visées par des opérations de l’armée israélienne à répétition ces dernières semaines, presque dans l’indifférence. Tous les regards sont braqués sur Israël et Gaza. « Mais à Gaza comme ici, le sort des Palestiniens n’intéresse personne », regrette la mère de famille. Depuis le début de cette nouvelle guerre le 7 octobre, plus de 120 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, par l’armée israélienne ou par des colons juifs, selon le ministère de la Santé palestinien.
Ce monde a deux visages. Lorsqu’il y a eu la guerre en Ukraine, tout le monde a défendu l’Ukraine. Ils ont imposé des sanctions à la Russie. Mais malheureusement, dans la bande de Gaza, des milliers d’enfants sont tués dans les bombardements israéliens, et personne ne les voit. Où sont ceux qui défendaient hier l’Ukraine, et qui ne défendent pas les Palestiniens ? Un monde muet.
5h15 : Des frappes aux abords d’un hôpital du Croissant-Rouge palestinien
Le Croissant-Rouge palestinien s’est alarmé ce mardi de frappes aux abords d’un de ses hôpitaux au nord de la bande de Gaza, où des civils se sont réfugiés pour se protéger des bombardements israéliens. « Frappes d’artillerie et aériennes continues dans la zone de Tel al-Hawa à Gaza où se trouve l’hôpital Al-Quds », a indiqué l’organisation sur le réseau social X (ex-Twitter). « Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique », a-t-elle ajouté.
Le Croissant-Rouge avait déjà fait part de bombardements dans cette zone dimanche soir. Le directeur de l’hôpital avait indiqué à l’AFP avoir reçu l’ordre d’évacuer de la part de l’armée israélienne. Outre des patients, le complexe hospitalier abrite 14 000 personnes venues s’y réfugier pour échapper aux frappes israéliennes, selon le Croissant-Rouge.