Pour la remise du prix Samuel Paty, des professeurs et quelques élèves étaient sous les dorures du grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. La Première ministre a fait son apparition en plein milieu de la cérémonie. Élisabeth Borne tenait à adresser un message au monde enseignant après l’attaque d’Arras: « On n’enseigne pas dans l’angoisse, on n’apprend pas la peur au ventre. Alors, nous ne cèderons rien à la violence. Nous lui ferons face et nous la combattrons. »
L’attentat à Arras survient près de trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020, peu après être sorti de son collège en banlieue parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.
À la Sorbonne, les mots d’Élisabeth Borne résonnent avec ceux de Gabriel Attal. Quelques minutes plus tôt, le ministre de l’Éducation nationale rendait hommage à tous les professeurs de France : « Ces professeurs portent le deuil de l’assassinat de Dominique Bernard. Notre nation ne peut pas se contenter de mots de sympathie ou de témoignages de soutiens pour nos professeurs. Notre nation doit montrer en acte qu’elle est toute entière derrière nos professeurs. »
Nathalie Cazaze de Sanne est professeur d’histoire à Agen. Elle est sonnée par cette nouvelle attaque, mais plus déterminée que jamais à retourner devant ses élèves. « Les terroristes en général veulent qu’on ait peur et ça je refuse. Il ne faut absolument pas qu’on ait peur parce que si on a peur, ça voudra dire qu’ils auront gagné. »
Le niveau d’alerte « urgence attentat »
La Première ministre a relevé ce vendredi 13 octobre le niveau d’alerte Vigipirate au niveau « urgence attentat », le plus élevé de ce dispositif de sécurité, qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens. Jusqu’à 7 000 soldats de la force Sentinelle vont être déployés sur le territoire « d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre», a annoncé samedi l’Élysée.
Lundi 16 octobre, les cours ne commenceront qu’à 10 heures dans les collèges et lycées de France, pour permettre aux enseignants d’échanger entre eux avant de retrouver leurs élèves. Une minute de silence sera observée dans tous les établissements en début d’après-midi.