« Certains de nos concitoyens nous le disent, on ne s’en sort pas, même en travaillant. » Sur le constat, tout le monde est d’accord, mais sur les solutions, les ateliers sur les temps partiels subis ou l’égalité salariale femmes hommes, ont surtout fait ressortir les divergences entre syndicats et représentants du patronat. On attendait donc de la Première ministre qu’elle tranche, mais, a-t-elle affirmé, « vos discussions cette après-midi l’ont montré, nous avons besoin d’une instance pour inscrire dans la durée nos échanges. Je vous propose donc la mise en place d’un Haut Conseil pour les rémunérations. »
« Tout ça pour ça ! »
En substance, il est urgent d’attendre. Le gouvernement refuse de se substituer, dit-elle, au dialogue social. Marylise Léon, numéro un de la CFDT, attendait mieux qu’une feuille de route : « Ce que je note, c’est que le gouvernement a fait preuve de beaucoup moins de timidité quand il s’est agi, notamment, de la réforme des retraites. De notre point de vue, c’est un manque d’ambition et c’est un manque d’éléments concrets. »
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est encore plus sévère : « Tout ça pour ça ! Le gouvernement nous a expliqué que si les salaires stagnaient, c’est qu’il y avait un problème de productivité en France. J’ai envie de dire au gouvernement qu’une journée de conférence sociale pour ça, il y a un sérieux problème de productivité du gouvernement. »
Six mois après l’adoption de la réforme des retraites, ce lundi le gouvernement a montré qu’il pouvait encore réunir les partenaires sociaux autour de lui. Vendredi, les syndicats ont montré qu’ils pouvaient encore mobiliser dans la rue.