L’Union européenne a annoncé, jeudi 8 juin, l’octroi au Niger d’un financement d’environ 5 millions d’euros pour l’achat de matériel militaire. Cette mesure d’assistance se fera à travers la Facilité européenne pour la paix. Un mécanisme créé en 2021, hors budget de l’Union européenne, ce qui lui permet notamment de financer du matériel létal, c’est-à-dire mortel. Or c’est bien à cela, entre autres, qu’est destiné cette enveloppe de 5 millions d’euros pour le Niger.
Dans un communiqué publié jeudi, le Conseil européen explique « soutenir les forces armées nigériennes à l’aide d’équipements militaires conçus pour libérer une force létale. » Sans toutefois entrer dans le détail du matériel en question. Jusque-là l’UE s’est toujours refusée à financer du matériel létal au Sahel, ce qui avait d’ailleurs pesé sur le lancement de la force conjointe du G5 Sahel.
« Le Niger a-t-il donc présenté toutes les garanties ? », s’interroge un analyste sécuritaire dans la région. Dans un rapport sur les modes de financements de l’UE en faveur de la paix africaine, publié en 2021, International Crisis prévient : « Souvent, les opérations militaires […] africaines ne sont pas accompagnées de stratégies politiques visant à traiter les facteurs de conflit ou à gagner la confiance des populations locales. »
Au Sahel, le Niger fait en tout cas figure d’exception aux yeux de l’UE, ce qui courrouce ses voisins. Devant l’Assemblée législative de transition, le Premier ministre burkinabè a dénoncé, la semaine dernière, une politique européenne du deux poids deux mesures, concernant son soutien militaire.
Source : rfi