Pas moins de 48 centrales solaires vont bientôt voir le jour en Espagne. Les autorisations environnementales ont été accordées par le ministère espagnol de la Transition énergétique et les communautés autonomes du pays à TotalEnergies, comme l’a annoncé le groupe ce lundi 22 mai.
Les projets, d’une capacité totale de 3 gigawatts (GW), se répartiront un peu partout dans la péninsule ibérique. À savoir dans la communauté de Madrid (pour des capacités installées de 1,9 gigawatt), dans la région de Murcie (plus de 350 mégawatts), en Castille-La Manche (plus de 300 MW), en Andalousie (263 MW) et en Aragon (environ 150 MW). Les premiers démarreront début 2024, précise le communiqué.
L’Espagne est un des pays d’Europe à profiter d’un ensoleillement optimal. Parmi les dix villes du continent les plus ensoleillées, six sont espagnoles, avec Alicante en tête du podium et Murcia sur la troisième place, d’après une étude du site Holidu.
Couvrir les besoins de 4 millions de personnes
Ces fermes solaires généreront « environ 6.000 gigawattheures d’énergie propre par an, soit de quoi couvrir la demande en électricité de près de 4 millions de personnes », affirme le groupe.
« Pour l’Espagne, le développement de ces fermes solaires contribuera massivement à la transition énergétique du pays, car elles permettront d’alimenter l’équivalent de la population de toute la communauté de Madrid », a commenté Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies.
TotalEnergies déploiera « une série de mesures de compensation » en parallèle du déploiement de ces centrales. Comme le marquage des oiseaux pour « observer leur comportement », la location de 400 hectares supplémentaires « pour des actions de conservation », ainsi que l’allocation de 1,5% de la production des centrales « pour des remises sur les factures d’électricité des habitants locaux, tout en offrant une formation en construction et en opération et maintenance aux habitants des communes avoisinantes ».
Un (petit) pas de plus vers les 100 GW
A titre de comparaison, TotalEnergies avait 11,7 GW de capacités solaires brutes installées fin 2022, dont 1 GW en Europe. Ces projets espagnols vont donc permettre rapprocher le groupe de son « ambition d’atteindre 100 GW de capacité brute installée de génération électrique renouvelable à travers le monde à l’horizon 2030 », a ajouté la même source.
Le géant français se veut très optimiste quant à la réussite de cet objectif. Il engage pour cela des investissements massifs, majoritairement dans le solaire, ainsi que dans l’éolien terrestre et maritime et les batteries, à hauteur de 5 milliards d’euros pour cette année après plus de 4 milliards en 2022.
Reste que ces milliards s’orientent surtout vers d’autres continents, d’abord sous forme d’acquisitions. Le portefeuille des participations récentes de TotalEnergies révèle une géographie centrée sur l’Inde, où le géant possède 20% des activités solaires du géant Adani, les États-Unis et le reste du monde qui concentre les trois quarts des investissements dans les ENR contre un quart restant pour l’Europe.
Assemblée générale sous haute tension
Cette annonce intervient cinq jours avant l’assemblée générale de TotalEnergies. Les actionnaires doivent voter ce vendredi la politique climatique du groupe. Une session qui pourrait s’avérer tendue, puisque l’organisation d’actionnaires activistes Follow This, qui représente moins de 1,4% du capital, demande à l’entreprise d’aligner ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’accord de Paris sur le climat pour 2030, en visant spécifiquement ses émissions indirectes de CO2.
Mais le groupe n’est pas de cet avis. Il a d’ailleurs invité ses actionnaires à « voter contre la résolution », qui a bien été inscrite à l’ordre du jour de l’AG par le conseil d’administration, la jugeant « contraire aux intérêts du groupe, de ses actionnaires et de ses clients ». TotalEnergies les a encouragés à « voter en faveur de la résolution relative au Sustainability & Climate – Progress report 2023 » qui sera soumise par la direction de l’entreprise. Affaire à suivre.
La Source: La Tribune